Biologie moléculaire de la cellule

À bien des égards, nous comprenons mieux la structure de l’univers que le fonctionnement des cellules vivantes. Les scientifiques peuvent calculer l’âge du soleil et prédire quand il cessera de briller, mais nous ne pouvons pas expliquer pourquoi un être humain peut vivre quatre-vingts ans et une souris seulement deux. Nous connaissons les séquences complètes des génomes de ces espèces et de bien d’autres, mais nous ne pouvons toujours pas prédire le comportement d’une cellule si nous modifions par mutation un gène non étudié jusque-là. Les étoiles sont peut-être 1043 fois plus grandes, mais les cellules sont plus complexes, leur structure plus compliquée, et elles sont des produits plus étonnants des lois de la physique et de la chimie. En raison de la sélection héréditaire et naturelle qui fonctionne depuis le début de la vie sur Terre et jusqu’à nos jours – ce qui représente environ 20 p. 100 de l’âge de l’univers – les cellules vivantes ont progressivement affiné et étendu leur machinerie moléculaire et, en enregistrant les résultats de leurs expériences sous forme d’instructions génétiques, elles les transmettent à leur descendance. Dans cette édition, nous avons inclus de nouvelles données sur de nombreux sujets, depuis l’épigénétique, les modifications des histones, les petits ARN et la génomique comparative, jusqu’au bruit génétique, la dynamique du cytosquelette, le contrôle du cycle cellulaire, l’apoptose, les cellules souches et les nouveaux traitements du cancer. Comme dans les éditions précédentes, nous avons essayé pardessus tout de donner aux lecteurs un cadre conceptuel pour comprendre la masse d’informations sur les cellules, actuellement en notre possession. Cela suppose d’aller au-delà de la description de faits. Notre but est d’apprendre à utiliser ces faits, pour raisonner, prédire et contrôler le comportement des systèmes vivants.